Dans la lignée des gender studies dont Judith Butler est l’icône, la queer theory a remis en cause la notion même d’identité sexuelle et de genre. « Le genre n’est pas la conséquence du sexe biologique mais le résultat d’un « faire » de chaque instant » disait-elle, un faire qui se projette dans la performance et la mise en scène du corps.
Violemment opposé à une vision du monde régi par des prisons identitaires, le queer est né, à l’aube des années 90, au sein de l’underground des minorités sexuelles.
Aujourd’hui, nombreux sont les artistes qui se revendiquent de ce courant militant et entendent lutter contre les discriminations sociales et la lecture normative de nos sociétés. Le queer est partout, sous le feu des projecteurs médiatiques et culturels, des labels indés aux musiciens émergents, des podiums de la fashion week aux soirées clubs.
De l’héritage sociologique à la scène, assiste-t-on à un simple phénomène de mode ou à une profonde révolution culturelle ?